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Ishidatami : une beauté préservée

Alors que le soleil entamait son inexorable descente et avec elle la fin de notre aventure à Oda, une nouvelle se profilait à Ishidatami. Ainsi, la seconde partie de ce spectacle offert par la nature commença par notre arrivée à l’auberge traditionnelle Ishidatami no Yado (石畳の宿).

 

À notre arrivée, nous fûmes accueillis par Keiko-san qui nous fit visiter les lieux. Ayaka-san nous laissa aux soins de cette dernière qui nous apprit que nous allions être les seuls occupants de l’établissement puis nous laissa le temps de profiter de l’atmosphère de l’endroit pendant qu’elle préparait notre repas.

Le foyer à l'ancienne donne à l'endroit un caractère unique. C'est là que nous pûmes voir les poissons qui allaient nous être servis.

Lorsque vint l’heure du repas, ce fut un véritable festival de couleurs et de saveurs auxquels nous pûmes assister ! Notre hôte nous fournit différentes explications sur les produits locaux que nous allions savourer avec beaucoup de plaisir ! Ainsi, les poissons sont pêchés dans la rivière Fukumoto qui longe la route tandis que les différents légumes sont cultivés par les habitants. 

Il en va de même pour les tempura préparés à partir de plantes et de fleurs que l’on trouve dans la montagne et qui furent une délicieuse découverte.

Alors que notre soirée touchait à sa fin, la bonne humeur, le sourire et le rire de Keiko-san apportèrent une touche finale à cette journée et à cette soirée incroyables !

 

À notre réveil, le calme de l’endroit me procura une agréable sensation, comme si le lieu s’éveillait en même temps que nous, dévoilant des détails qui m’avait échappé la veille.

Notre hôte prépara le petit-déjeuner qui fut lui aussi tout aussi impressionnant et succulent que le repas de la veille.

La maitresse de l’établissement se joignit ensuite à nos côtés pour partager avec nous l’histoire de cette demeure. Elle déposa un album photos sur la table et nous montra les travaux de reconversion de cette ancienne ferme. Ceux-ci prirent fin en août 1994, ce qui signifie que cette année, elle fêtera ses 30 ans ! Un anniversaire à fêter absolument !

Après vint le moment de faire nos adieux et de poursuivre notre découverte des alentours jusqu’à la visite d’un autre atelier. Souhaitez-vous un indice ? Le voici !

Ayaka Sakamoto nous retrouva à l’auberge, ce qui mit un terme à ce premier acte absolument fantastique. Ensuite, cette dernière nous emmena à la découverte du village et de son histoire.

 

Le nom même de ce village est intéressant et fait référence aux rochers plats, Ishi, que l’on trouve dans le lit de la rivière Fukumoto et qui ressembleraient aux tatamis japonais.

Le début du second acte commença par l’ancien cerisier pleureur Shidarezakura (しだれ桜). Âgé de près de 350 ans, nous ne pûmes malheureusement assister au spectacle qu’offre la fleuraison de ces arbres si représentatifs du printemps au Japon. En effet, les températures plus basses que les normales saisonnières entrainèrent un retard de la fleuraison. Toutefois, les bourgeons se préparaient patiemment à s’ouvrir, une promesse pour les jours prochains.

Nous nous rendîmes après au sanctuaire Yuge-Jinja (弓削神社). Isolé par un lac, celui-ci est accessible en traversant le pont couvert Taikobashi. Long de 22 mètres, le toit de ce dernier a été réalisé avec du bambou et des bardeaux en écorce de cèdre. Dans la région, il existe plusieurs ponts couverts soigneusement préservés par les habitants et qui offrent un cadre pittoresque rythmé par le passage des saisons.

Revenons-en maintenant au sanctuaire. Ce dernier a été construit durant la période Muromachi (1336-1573). Dédié à la déesse Amaterasu Ôkami, les habitants s’y rendent afin de prier une bonne récolte, la bonne fortune, l’amour ou encore le bonheur conjugal. Ainsi, il possède une grande importance à Ishidatami.

Aux alentours du sanctuaire, nous pûmes voir d’imposants chênes, Shii no Ki (椎の木). Le calme de cette forêt fit écho avec la présence du sanctuaire en contrebas.

Plus loin, nous vîmes également des cultures de Shiitake (シイタケ), ce champignon comestible également appelé lentin du chêne et qui accompagne de nombreux plats. 

Nous laissâmes derrière nous le sanctuaire pour nous rendre à l’atelier de Yamada-san et si vous avez bien suivi jusqu’ici, vous savez déjà de quoi je vais vous parler !

 

Nous allons donc aborder la fabrication artisanale du charbon mais pas n’importe quel type de charbon. De fait, il s’agit d’un combustible destiné principalement à la cérémonie du thé.

 

Reposant sur l’utilisation de bois de chêne, le produit fini porte aussi le nom de charbon de chrysanthème car les fissures présentes à la surface évoquent cette fleur délicate. 

Le processus de fabrication nécessite de la matière première et du temps. Précédemment, je vous ai montré une photo de culture de Shiitake. Pour cultiver ce champignon, les producteurs coupent des arbres qui servent ensuite de support pour le développement de ce dernier. Yamada-san utilise le même bois et sélectionne les morceaux selon différents critères comme la grosseur ou encore les défauts qui empêcheraient l’obtention d’un charbon de qualité.

 

Ensuite, il coupe les rondins en sections d’un mètre qui sont ensuite disposés dans le four. S’ensuit alors une phase de combustion d’une semaine et de refroidissement de la même durée. Il faut donc deux semaines pour obtenir un charbon de qualité et répondant à différentes critères.

En effet, en fin de processus, celui-ci se caractérise par une odeur très légère, moins forte que le combustible produit industriellement. En outre, lors de la combustion, les crépitements sont limités, ce qui réduit le risque de dommages aux kimono et à la délicatesse de leurs tissus. Enfin, il n’émet presque pas de fumée car il n’y a pas de partie non carbonisée lors du processus de fabrication. 

Certains d’entre vous pourraient réagir sur son travail et son impact écologique. Toutefois, Yamada-san nous expliqua qu’il travaille en équilibre avec la nature. En effet, les pousses qui deviendront de nouveaux arbres captent beaucoup de dioxyde de carbone, ce qui contrebalance celui qui est émis lorsqu’il produit du charbon.

 

Ce dernier acte touche bientôt à sa fin mais après cette dernière visite extrêmement intéressante pour le passionné d’artisanat que je suis, nous nous rendîmes au parc Seiryu-en pour profiter d’un moment de détente autour d’un barbecue alimenté par le charbon de Yamada-san. Alors que le charbonnier préparait le barbecue, nous en profitâmes pour nous promener dans les alentours.

Jusque dans les années 50, la région comptait jusqu’à 30 moulins. Aujourd’hui, trois d’entre-eux subsistent et sont encore utilisés ponctuellement pour fabriquer de la farine. Avec les ponts couverts, les moulins constituent un autre élément de ce paysage rural que les habitants s’efforcent de préserver.

Ce fut ensuite l’heure des réjouissances ! Nous retournâmes près du charbonnier et nous fîmes griller du pain local, chauffer de l’eau pour savourer un délicieux café. Nous accompagnâmes notre morceau de pain d’une délicieuse confiture locale également. Un moment d’une grande simplicité mais surtout marqué par la convivialité, la chaleur humaine.

Ainsi s’acheva ce spectacle, une tasse de café dans une main, un morceau de pain dans l’autre, des sourires et la douce chaleur du charbon de bois… Je ne saurais trop remercier Ayaka Sakamoto qui, en tant que guide francophone, rompis la barrière de la langue et nous permit de vivre ce qui incarne l’essence même de cet article : l’authenticité. Je remercie une fois encore chaleureusement l’Office du tourisme d’Uchiko pour ces deux journées passées à Oda et à Ishidatami. Et je n’oublie certainement pas de remercier celles et ceux qui ont marqué cette seconde journée : Keiko-san et Yamada-san.

 

Oda et Ishidatami ont été parsemés de précieux moments que j’ai pu vivre grâce à toutes ces personnes !

 

Si l’aventure vous appelle, partez pour Ishidatami et n’hésitez pas à consulter les liens ci-dessous pour plus d’informations.

Ayaka Sakamoto, guide francophone pour l’Office du tourisme d’Uchiko :

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-          Sanctuaire Yuge, visite de l’atelier de charbonnier et repas au parc Seiryu-en :  ISHIDATAMICharcoal kiln and Yuge shrine Tour – UCHIKOGENIC

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